Les avantages de l’investissement passif sont simples et évidents

Warren Buffett est réputé pour ses prouesses en matière d’investissement, et notamment pour son soutien sans faille à l’approche passive, un style d’investissement moins énergivore qui consiste à détenir des actifs robustes pendant une longue période, sans ajustement régulier. Tant l’approche passive que l’approche active requièrent la mise en œuvre de principes d’investissement fondamentaux, à savoir la compréhension des facteurs qui influencent la valeur des actifs au fil du temps, tels que les tendances macroéconomiques et la santé financière des entreprises et des secteurs d’activité.

«Quand on détient des parts d’entreprises exceptionnelles dirigées par des gens exceptionnels, notre période de détention préférée est l’éternité», plaisante Buffett en 1988 dans une lettre adressée à ses actionnaires. Cette boutade est souvent reprise par les spécialistes de l’investissement passif et illustre parfaitement cette approche: dans le style passif, point de manœuvres rapides au sein du portefeuille, mais plutôt une détention patiente d’investissements fiables sur le long terme. «L’éternité» n’est certes pas à prendre au pied de la lettre, mais cela permet d’illustrer le raisonnement qui sous-tend l’investissement passif. Plus que tout autre style d’investissement, l’approche passive exige de la patience, de la confiance dans les fondamentaux et un sang-froid à toute épreuve – comme le savent bon nombre d’investisseurs, s’accrocher à un actif particulier en période de volatilité peut être une expérience angoissante.

Toutefois, si l’on parvient à surmonter ces périodes de tensions sur les marchés, et si l’on maîtrise parfaitement les fondamentaux de l’investissement, les avantages de l’investissement passif sont évidents, comme le suggère Buffett. Par exemple, l’indice S&P 500 – l’investissement le plus prisé au monde, basé sur des fonds indiciels – a progressé de plus de 180% ces dix dernières années. La personne qui a investi dans un tracker sur l’indice S&P 500 en 2014 et qui n’y a pas touché pendant ces dix années s’est vraisemblablement réjoui de ses résultats. Bien entendu, cette période a été marquée par de nombreux soubresauts boursiers – rien qu’en mars 2020, l’indice S&P 500 a connu trois des pires journées de son histoire, lorsque l’onde de choc du Covid-19 a ébranlé les marchés des actions. Toutefois, l’investisseur qui aura lâché pied face aux turbulences de ce mois-là et vendu ses titres aura peut-être manqué un rebond tout aussi substantiel puisque, quelques mois plus tard, le S&P 500 atteignait des sommets, en septembre.

Rester investi l’emporte sur le market timing

Naturellement, l’investissement actif, un style plus risqué consistant à rechercher des actions spécifiques dont on pense (ou espère) qu’elles surperformeront le marché élargi, en effectuant des transactions fréquentes pour profiter des variations des cours, présente également des avantages. Bien que les investisseurs actifs soient exposés à des risques plus importants, potentiellement ruineux, leurs gains peuvent dépasser de loin ceux des investisseurs passifs. Le choix du bon investissement au bon moment peut générer des rendements supérieurs à ceux du marché, et les exemples ne manquent pas sur des investisseurs actifs avisés qui ont réalisé des coups d’éclat de ce type. George Soros, un autre investisseur extrêmement prospère, est célèbre pour ses tactiques extrêmement spéculatives: en 1992, persuadé que la valeur de la livre sterling allait bientôt chuter, il a multiplié les paris massifs contre la monnaie britannique pendant plusieurs mois. Son évaluation s’est révélée juste et il a réalisé un bénéfice d’un milliard de livres sterling lorsque la valeur de cette dernière a fini par s’effondrer. Bien évidemment, si Soros avait fait le mauvais pari, ses pertes auraient été colossales.

Toutefois, «anticiper le marché» comme Soros l’a fait en 1992 est plus facile à dire qu’à faire; et pour la plupart des investisseurs, les chances de gagner ce genre de pari sont minces. Plus risqué, l’investissement actif peut entraîner de lourdes pertes en période de crise des marchés – des épisodes lors desquels beaucoup d’investisseurs perdent de l’argent, même si quelques chanceux ayant fait les bons paris engrangent des bénéfices. Les pics de volatilité intense ont moins d’impact sur l’investisseur passif: un mois voire une année chaotique n’est pas une catastrophe pour l’investisseur de long terme, pourvu qu’il sache garder son sang-froid. «Rester investi l’emporte sur le market timing – presque toujours», écrivait l’analyste en investissement Kenneth Fisher dans un article pour USA Today en 2018, offrant aux investisseurs passifs une devise bien utile.

En 2007, Buffett lui-même a notoirement misé un million de dollars sur le débat «durée contre timing» en lançant un défi à l’industrie des hedge funds. Selon Buffett, un simple fonds indiciel S&P 500 surperformerait la sélection active d’actions des gestionnaires de hedge funds sur une période de dix ans. Protégé Partners a accepté le pari et, au cours de la décennie suivante, la société rivalisa avec la puissance de l’investissement passif. Finalement, le fonds spéculatif rendit les armes, après avoir obtenu un rendement de 220 000 dollars, contre 854 000 dollars pour le fonds de l’indice S&P 500. Certes, Protégé a dégagé un rendement positif, mais nettement inférieur à celui du marché élargi.

En fin de compte, persévérer dans un objectif d’investissement à long terme demande de la discipline et de la confiance, en particulier face au tourbillon quotidien de l’actualité économique. Même si l’on est décidé à conserver un actif particulier pendant un certain nombre d’années, quelques jours de mauvaises nouvelles suffisent à entamer la confiance de n’importe quel investisseur. Si vous peinez à maintenir ces relations à long terme, vous pouvez procéder à quelques ajustements pour soutenir vos stratégies d’investissement passif.

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